mister no said no

Publié le par canardo



nous étions 3 boukistanais, je laisse la parole à Jérome :

C'était les vacances, un vendredi de la fin du mois d'août 2004. Nous arrivions Vince et moi pour l'heure de l'apéro chez PIJEY après quelques jours de sport correzien (des bars parallèles nottament) et nous avons été saisi à l'atterrissage par un reportage sur les pinasses du Bassin d'Arcachon diffusé au 20h de TF1. Sans le savoir Claire s'était ainsi chargée de nous présenter le personnage avec lequel nous devions dîner le soir même, et que nous ne quitterions plus avant ce triste 19 janvier 2008. 
Il était fort en gueule le bougre et sacrément irritant. Les connexions mirent quelques minutes avant que le courant ne passe. Mais dès que le disjoncteur fut mis en marche .... nous découvrimes un super mec, tendre, sensible, bienveillant, drôle, généreux. Il devint notre Ami, à la vie à la mort comme on dit si intelligemment. Un frère de la côte, un brigand de la vie.
Sacré Stéph, mon cerveau est constellé d'étoiles de nos aventures passés. Imaginez un soleil couchant, au milieu du Bassin, les yeux tournés vers le ciel, trois lascards qui venaient de montrer leurs forces, évoquant sans fard leurs faiblesses. Le temps n'avait aucune prise sur nous et nous étions fort de notre Bonheur commun. 
Quelle tristesse de savoir que nous ne partagerons plus que ces souvenirs désomais qu'à 2, comme deux vieux témoins blessés, et surtout que nous n'en fabriquerons plus d'autres avec lui, avec nos moitiés et nos petits.
Le Bassin s'est vidé dans ma tête et il fuit par mes yeux. Rien n'y fait, je pleurs comme un gamin. 
C'est dur pour moi de n'avoir pas été là pour lui, d'avoir ignoré qu'il avait tant besoin d'aide. Je passe mon temps à aider les autres. Quelle tragédie. Il n'a pas voulu me déranger, me détourner de mon Bonheur présent, alors que je suis amputé de mon passé.
J'ai l'impression d'avoir vécu dans un film, bien trop court, et dont j'ai du mal à imaginer qu'il puisse avoir une suite. Une histoire de mecs, virile et tendre à la fois. Un de ces trucs qui fait que sans être nés des mêmes parents on se prétend de la même famille.
Voyez braves internautes l'empreinte de cet homme. Vince vous le présente avec beaucoup de dignité et d'Amour. Vous l'auriez adoré avec ses qualités et ses défauts, ses excès, parce qu'il était vrai, sincère, attractif et qu'il savait donner tout de lui, sans compter. Il était exigeant et si bon.
Merci encore mon Vince.
Steph, c'était un mec bien qui, comme les héros, partent toujours trop tôt. Il y a de ces recontres qui s'impriment à jamais. Il en est.


le vent l'emportera dit la chanson, avec la voix du stef au départ, comme lorsqu'il traversait le bassin avec la musique à fond, noir desir !



 



what else ? pas moyen d'aller au marché sans saluer toutes ces dames, l'oeuil pétille, le mot s'envole, s'affirme, vient doucement mais avec gravité dans l'oreille d'en face, le marin est là


sur le "défense de rire" le marin contrôle, attention il saît tout sur le bassin et ses caprices, il le comprend et lui parle comme aux douces, avec passion !


le cata moteur moins glamour que la pinasse mais parfait pour aller manger des huitres au ferret


le marin sur terre roulait en harley, du son monsieur s'il vous plaît, "j'arrive"


indépendant le marin, pas seulement, généreux aussi, il écoute il boit tes paroles, le marin est parti, pourquoi ?


tout fou sur sa nouvelle paire de pompe, l'enfant du bassin fin août 2007


le marin aimait sa douce qui le lui rendait bien, un dimanche matin à la lagune


adieu marin, t'es chiant à jamais faire de compromis, on se retrouve un peu seul maintenant

les boukistanais en deuil !
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d'hier et d'aujourd'hui, Jérome toujours
Merci mon zinc, cela fait du bien de pouvoir retrouver par ces photos les émotions que nous avons vécues avec lui. Il portait la joie de vivre et l'envie de se battre, contre les éléments déchaînés, contre les grains du sablier de la dune du Pyla. Ce mec restera pour nous une rencontre décisive, des moments de bonheurs intenses, des ivresses de libertés et de joies simples, des instants de complicité sans compromis, des heures magiques passées à regarder les étoiles, des secondes à dévorer des huîtres, des coups de coeur.
Adieu marin. Qu'il te reçoive avec bienveillance et amour en te confiant la barre d'une jolie pinasse pour que tu puisses continuer à voguer sur la voie lactée.
Depuis toujours tu disais que tu étais Le Marin Indépendant du Bassin, mais bien peu avaient compris que sous des abords fier l'Homme cachait UN Dépendant à la Liberté, dont nous ignorions que le sort était pendu à un coup de dés. C'est tragique. Quelle catastrophe. Si nous avions su. J'en rage, je suis furieux, ma colère supplante mes larmes. Toujours dans l'excès camarade. Tu l'as toujours été. J'étais à l'époque un Voleur de bonheurs. Je me sens aujourd'hui bien con avec mon butin.
Nous sommes désormais comme deux orphelins pour qui le Bassin ne sera plus jamais pareille. Les huîtres et l'Entre deux mers nous paraîtrons bien fade dorénavant.
Les pages d'un roman d'amitiés que nous avions écrites avec lui, au fil de l'eau, et que nous imaginions poursuivre avec nos enfants viennent de voir se refermer une bien sombre couverture. C'est une fin que nous n'aurions jamais imaginée. Le papa que je serai bientôt racontera à ce futur enfant, que je n'avais même pas eu la joie de lui annoncer, le Bon Homme qu'il était et les aventures que nous avons partagées avec lui.
Heureusement que le Canardo avait eu l'intelligence de capter sa malice, sinon je n'aurais que ma mémoire pour le faire vivre.
Sachez qu'en vous confiant ces images, c'est un cadeau qui vous est fait par Canardo. Une preuve d'amitié anonyme, gratuite et sincère.
Je n'arrive toujours pas à y croire. Ce n'est pas possible. Il est juste sorti faire un tour, hein mon Vince. C'est pas vrai mon zinc, il va revenir, bien vrai.

 
Je pleurs un homme libre et majestueux du Boukistan. Mon coeur est amputé d'une part de mémoire. Le drame qui vient de se jouer à quelques encablures restera longtemps gravé en moi. Stéphane, mon frère, tu as décidé de rejoindre les eaux du Bassin. C'est ta dernière croisière. Je suis heureux et fier d'avoir été ton Ami, ton frère. Sache que jamais tu ne sortiras de mon âme et que j'aurais toujours une pensée pour toi. Vogue mon marin et reste toujours aussi beau. A toi le marin indépendant, Buvons et chantons mon compère "L'Aaaventuu-re, c'est l'Aventu-uure, elle est pareille à l'Amur, elle est en toi pur tujurrs ...." snif snif je t'aime Stéphane pour tout ce que tu es et pour tous ceux qui te hais. Je dirais toujours que j'ai connu le géant du Bassin.

Le Club des 3 a perdu l'un de ses monstres sacrés. Le fameux Boukistanais du Bassin, le Grand, l'Unique, notre Mister NO !!!! Que le 19 janvier 2008 soit décrété comme date nationale de deuil du Boukistan et que notre Stéphane sot élevé au grade de Grand BOU.
On ne t'oubliera jamais. Sois toujours heureux mon frère.
Et dire qu'il ne m'a pas fait partagé sa peine alors qu'il a été mon complice de rires. Je suis effondré de n'avoir pas été là pour lui dire que je l'aimais avant qu'il ne parte pour son ultime croisière.
Ne perdons plus de temps à faire autre chose que de dire je t'aime à ceux que nous aimons.
 
Whaouu, c'est comme si le bassin venait de se vider comme une baignoire, avec un slurp ! qui dérange. Y'a plud'marin !!!! j'ai les yeux en cale sèche et une sacrée envie d'hurler contre les huitres. C'était un personnage, un vrai avec du relief. Il y aura toujours en moi quelques belles images de lui derrière sa barre, voguant vers les bancs de sable en écoutant "je suis un homme pressé". T'as une longueur d'avance mon frère. Tu ne perds rien pour attendre, un jour on se retrouvera. Garde un peu de Bologne. Révérence mon Seigneur des mers.
 

commentaires boukistanais postés par jérome

Publié dans en france et ailleurs

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J
Un dernier petit mot. <br /> Stéphane, par sa manière de vivre, par son goût pour la liberté, par sa générosité, son appétit pour les choses de la vie, sa quête incessante et intransigeante du bonheur, sa façon à lui de se foutre de l'avis des autres, son bateau, son univers constitué par un Bassin quasi utérin donnant sur un passage vers l'Océan et l'infini, représentait pour nous une forme de paradis, bien réel. <br /> Avant qu'il ne parte vers les cieux, nous nous disions que, si un jour nous avions envie de tout quitter, de laisser notre quotidien, il nous suffirait de le rejoindre et de sortir du chenal mouvant des sables du Bassin pour aller à l'aventure et retrouver une liberté. <br /> Cet homme est parti avec nos rêves. Il nous a laissé dans la réalité avec la force de nos souvenirs. La liberté est là. Merci.
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V
Tordage de bide.Soyez forts.Vina.
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J
Curieuse et bien triste journée. En principe, un marin ça prend la mer, aujourd'hui il a pris les airs. Avec Vince, nous avons suivi notre vieux pote Stéphane pour une dernière virée. Partis l'âme en peine à la nuit finissante nous avons rejoint Bordeaux par le premier train du matin. En chemin, salué par le soleil encore mal réveillé, l'astre tout embrumé, nous avons une fois de plus ravivé les détails de nos souvenirs merveilleux du Bassin. Ce trajet n'était pas comme les précédents où nous appréhendions à chaque fois, avec l'impatience de l'exaltation de deux gamins qui se rende dans un magasin de jouet, les retrouvailles avec notre frère du Bassin en nous demandant quelles seraient cette fois ci les aventures à venir. Non, ce matin là était pour la première fois teinté de nostalgie. Nous nous sentions vieux pour la première fois, comme si l'âge avait subitement pris une place parmi nous qui étions si insouciant auparavant. Fini les vacances. La cloche avait sonné, la réalité nous rattrapait en nous jouant un tour bien pendable. Nous devions rester des adultes, avec nos souvenirs de gamins qui croyait à l'éternité. Il fallait se rendre à l'évidence, ce ne serait pas Stéphane qui viendrait nous chercher à la gare, mais sa douce, sa caille, sa "shoumi d'amour", sa ferrari. En d'autres circonstances nous aurions plutôt été flattés d'un tel acceuil par la James Bond girl en personne. Là, même si tous les badeaux ont tourné la tête sur son passage, le goût de cette rencontre avait une tonalité bien tragique et l'on sentait que derrière les lunettes de mouche se cachaient des yeux bien rougis d'une belle reine abeille frappée par le châgrin. L'hommage qui allait suivre serait bien singulier. Encore une fois nous n'allions rien vivre de ce que nous nous attendions.Au pas de charge nous avons rejoint la morgue pour saluer notre ami d'une caresse affectueuse sur son visage endormi, apaisé, serein, avant que ne vienne se refermer à jamais quelques secondes plus tard la porte du paradis. Puis, suivant de près le vaisseau lugubre qui conduisait notre Stéphane vers la rampe de lancement de son âme, nous avons découvert la base de commandement d'où nous pourrions suivre les opérations précédents son largage vers les cieux. J'avais déjà assisté à une telle cérémonie pour mon père et j'en conservais un joli souvenir. Le personnel du Père Lachaise avait été extraordinbaire de dignité, de sensibilité respectueuse. Mais si mon souvenir était doux, c'était sans doute parce que la mort avait frappé un malade qu'elle venait délivrer. Pour Stéphane, l'endroit, fait de petite briquettes rouges au milieu d'un parterre de sépultures, était sinistre. Rien à voir avec ce que j'imaginais. Certes l'accélération de cet enchaînement nous avait empêché de bien réaliser que nous effectuions ici notre dernier voyage tous les trois. L'absence de messe rendait l'ambiance déroutante. Nous n'avions pas de points de repères si rassurant dans ces circonstances, quelle que fusse la foi de chacun. Il fallu que, plongés au milieu des familles endeuillées, nous assistions à la détresse de ses proches pour que nous réalisions que Stéphane était absent. Oh oui il n'était pas là. Il l'était d'autant moin que ni ces lieux, ni l'ambiance, ni le calme et la pesanteur du silence ne lui ressemblait. Lui qui aimait tant se montrer, se faire remarquer au guidon de sa harley. Aucun doute Stéphane n'était vraiment pas là, ou plutôt il n'était déjà plus là. C'est au moment où, assis face à son cercueil, à la proue duquel était juché sa photo, et que nous avons entendu symboliquement que le vent allait l'emporter sur le son des instruments de Noir désir, que nous avons sorti nos lunettes noires pour masquer pudiquement les larmes qui ourlaient nos yeux. Epaule contre épaule nous ressentions un vide énorme. Heureusement que nous étions ensemble. Quel calvaire que ce spectacle. Puis, sans que nous nous y attendions, il est ensuite sorti dans un silence pesant, sans aucun bruit. Pas un mot, seules les plaintes déchirantes de ses deux orphelines., laissées là pour toujours. Ceux qui partent ne réalisent pas la peine qu'ils provoquent. Sans altérer nullement l'affection profonde que je lui porte ni la générosité sincère qui était la sienne, je ne peux rester indifférent à ceux subissent cet acte terrible. Quel gâchis. Tout en respectant sans le juger son choix ultime, quelle erreur égoïste faut-il commentre dans une minute d'égarrement pour ainsi renoncer à tout ce que l'on aimait. C'est bien inutile de s'en convaincre aujourd'hui. L'heure est aux adieux Invités à sortir à l'issue d'une cérémonie bien courte et presque impersonnelle, nous nous sommes retrouvés avec mon Vince sur le parvis de ce temple païen. Regardant le canon de la forteresse, nous avons alors vu sortir de la cheminée une drôle de fumée noire. C'était lui qui s'échappait. Il partait sans nous le bougre. Bien qu'ayant tous deux arrêté de fumer, moi depuis bientôt trois ans, Vince depuis quelques semaines seulement, nous en avons grillé une. C'était notre manière à nous de l'accompagner, de nous unir une dernière fois dans des volutes pour nous fondre dans les nuages. Et comme si Stéphane voulait alors nous signifier qu'il était bien arrivé et que nous n'avions pas à nous inquiétait il préparait notre accueil, le Soleil perça d'un coup les nuages et la brume se dissipa. Adieu mon brigand. Je suis croyant et je suis sûr que nous nous retrouverons un jour tous les trois pour poursuivre notre belle amitié.Ses cendres seront restituées à la famille demain. Nous lui rendrons donc plus tard, dès les beaux jours, dignement à notre façon un hommage personnel sur le Bassin, face à l'Océan. Chez les grands tout doit être grand.A zalut old chap's. Il nous faut désormais fêter les vivants et chérir ceux que nous aimons, en nous souvenant que la vie tient parfois à un fil.
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N
je l ai pas connu le bougre.mais je suis triste pour vous.vince et jamesold boy
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R
mais c'est que ça ne donne pas envie de rire ... juste admirer vos réactions et louer cette extraordinaire amitié ...
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